Bardo City est un projet littéraire et photographique mêlant les thématiques du film noir et le livre des morts tibétain.
À travers un poème et un corpus de 49 photos, le Bardo- état intermédiaire entre deux incarnations- est représenté sous la forme d'une ville de film noir. On y croise les archétypes de ce cinéma, sous des formes aussi reconnaissables qu'instables. Le travail du flou rend les figures insaisissables, tandis que des double expositions d'éléments d'architecture urbaine tentent de les enserrer.
La cristallisation et l'éclatement de ces êtres symbolisent la tentative de l ego de se défaire des objets de désir et de peur auxquels il était lié. Les mains des personnages ont une importance toute particulière en tant que métaphore d'action, mais surtout d'agrippement.
Le texte n'illustre pas plus les photo que l'inverse. Ils se complètent et se répondent en écho, rendant compte de la dissolution de l'ego, jusqu'à la fragmentation du narrateur comme du spectateur dans toutes ces figures.
Bardo City explore la question du deuil et des modifications profondes du soi qu'il implique.
